dimanche 31 mai 2009

dernières hostilités

15h, vendredi 29 mai. Le rapport de stage est remis à la scolarité de l'UFR de biologie. Une bonne chose de faite. Non sans mal et encore moins sans stress. Surtout quand les dernières corrections de Marie-Odile, arrivent le jeudi soir, à 23h30.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, je me rend compte d'une correction que j'ai oublié de faire. Le vendredi, 7h23, mon PC ronronne. Un coup d'oeil à mes mails pour voir le retour de Marie-Odile. Encore quelques modifications par-ci par-là. Je fais les dernières modifications sur le rapport, en buvant mon thé agrumes qui me semble bien âpre et à peu près aussi fluide qu'une purée trop peu diluée.
8h35. J'arrive au labo avec ma dernière version.
9h. Je suis dans le bureau de Marie-Odile pour revoir le résumé. Comment passer de 17 lignes aux 12 demandées ? Bataille pendant au moins 30 minutes. J'ai l'impression d'avancer sur le chemin des dames, et qu'un peuple d'infâmes araignées vient tendre ses filets au fond de [mon] cerveau. Spleen et Ideal. Baudelaire raisonne en moi au rythme de ses longs corbillards sans tambour ni musique. Je ne touche pas terre. J'ai le coeur qui bat dans le crâne. Les mains moites et la langue pâteuse. L'impression que cela ne finira jamais, que ce rapport ne sera jamais abouti. Le sera-t-il un jour ? Je crois que l'on ne termine jamais totalement quelque chose de cette sorte. Il a toujours quelque chose que l'on pourrait améliorer.
Je quitte Marie-Odile. Je m'installe sur le PC d'Elodie. Le ronronnement de la tour. Puis plus rien, ça plante. Génial. On débranche, on rebranche. Ca repart. Ouf. Je fais mes modifications, je re-rédige mon résumé. On relit une fois, on s'assure que les pages annoncées sur le sommaires correspondent à celles du rapport. Ca me semble bien. On lance l'impression. Enfin. On relit les rapports. Un pour la fac, un pour le labo, un pour moi. Soulagement. Je souffle. L'enclume qui me comprimait les poumons se volatilise. Plus d'enclume, un grand vide, comme si on oubliait quelque chose.

Mais non, je n'oublie rien. J'en ai juste fini avec mon rapport.

Merci à vous, Dom, Elodie et Marie-Odile pour ces maintes relectures et corrections apportées à mon papier. J'espère que le résultat sera à la hauteur du travail que nous avons founit et de tout ce temps que vous m'avez généreusement accordé.

Régulation de la voie NF-kappaB/Imd par la déubiquitination
Etude de la déubiquitinase dUSP36

La suite et fin, ce sera le 8 juin, 11h30. Heure de ma soutenance de stage. Avant ça, je dois affronter le labo, m'entraîner devant eux. Pour que ma prestation orale soit...
...parfaite. (?)

samedi 23 mai 2009

rapport de stage, j-6

C'est passé tellement vite, ce stage. Nous sommes déjà le 23 mai, et c'est le 29, soit vendredi prochain, qu'il faut rendre le rapport de stage. :s Je n'ai pas vu le temps passer, entre les manipes qui réussissent, celles qui ne réussissent pas, celles qu'on espère qu'elles vont réussir... Entre journées bien remplies et journées plutôt tranquilles. Entre les nuits où l'on rêve que notre western blot fonctionne à merveille et celles où on se réveille en sursaut : "mince, j'ai oublié de passer les cellules vendredi !". Je me lève plus tôt le matin, je m'habille en 2-2. Je fonce au labo sur ma Rossinante à 2 roues. C'est avec une boule dans le ventre, à moins que ce soit carrément une boule de bowling, que j'arrive au labo, je descend les marches 4 à 4 jusqu'à la salle de culture cellulaire. "Pourvu que les cellules soient encore en bon état !". J'ouvre l'étuve. Un coup d'oeil au microscope. Ouf ! Y a du monde dans le flacon, mais ces chères cellules de drosophile sont en forme. La boule à l'estomac s'en va, comme par enchantement. C'est l'esprit serein, ou presque, que je m'installe sous la hote pour faire le passage de mes cellules, avec juste 3 jours de retard. Finalement, c'est costaud, ces cellules d'insecte, et heureusement que ce ne sont pas des cellules 3T3, plus sensibles ! :)
Ma paillasse. Mon domaine. Mes pipetmans, fidèles serviteurs. La P2 dont on se sert peu, finalement, et la P200 que l'on sollicite tout le temps. On la trimbale partout, et on fini par l'oublier quelque part, dans le labo de biochimie ou dans une chambre froide. Ah, la chambre froide, antre aux murs pâles. Comme quoi, l'Homme n'est pas si résistant que ça au froid. Rester à 4°C une demi-journée complète pour faire une purification de protéines qui ne marche pas, ça ne vous fortifie pas, ça vous permet juste de choper un rhume, et les nerfs ! :( Mais c'est là tout le charme de la recherche en biologie. Une manipe ne marche pas, on s'acharne, on recommence encore et encore, on change les conditions. Et un jour ça marche. Ô joie ! On refait la manipe pour confirmer le résultats. Ô tristesse, ça ne marche pas, à nouveau... :'(

pix' : gel de protéines coloré au Coomassie, réalisé par mes petites mains à moi

samedi 16 mai 2009

un chercheur, c'est avant tout...

... une personne sympa qui cherche :
  • comment faire 100h de boulot dans une semaine,
  • comment garder le moral quand toutes les manipes foirent,
  • comment expliquer à ses amis que tu ne peux toujours pas sortir ce week-end, tu vas encore le passer au labo,

Mais surtout, qui cherche :
  • quoi faire de ses journées
  • comment faire croire à son chef que la manipe dure 3 mois alors qu'elle dure 3 jours,
  • à comprendre ses résultats,
  • comment foirer "accidentellement" sa manipe pour finir plus tôt,
  • à ne pas penser à ses manipes quand il est dans son lit, et à ne pas penser à son lit quand il fait ses manipes
  • un moyen de faire souffrir tous ceux qui lui ont dit un jour "un chercheur ça cherche, ce qu'il faut c'est des trouveur..."
  • à ne pas oublier sa langue maternelle, le français ! on ne dit pas "runer un gel", et le goat ça n'existe pas comme animal en France
  • à oublier le labo à la maison : tu as un frigo et un congèle, pas un +4°C et un -20°C

dimanche 10 mai 2009

pour trier tes mouches :

  • la taille tu regarderas,
  • la couleur de l'abdomen tu verras,
  • la corolle tu devineras,
  • et avec tout ça, les mâles des femelles tu différencieras...
pix' : têtes de drosophiles Wild-Type et Antennapedia prises au microscope électronique à balayage

mardi 5 mai 2009

un samedi à la Bastille

pix' : arrivée à la Bastille

Samedi dernier. Le beau temps au rendez-vous, la motivation aussi.
10h. Nous partons de l'arrêt de tram Alsace-Lorraine avec Sabine. Les sandwiches dans le sac à dos. Dans mon sac à dos, en fait... et sur mon dos.
Tranquillement, nous arrivons au fort de la Bastille. Si on allait plus loin ?
pix' : l'entrée des grottes de mandrin, bien que je me doute qu'à l'époque, elles ne devaient pas être aussi bien flèchées ! ;)

5min de marche. Tranquille. Les grottes de Mandrin. Rien de spécial. Nous retiendrons juste un escalier sans fin et une gouille (oups, une flaque) dans laquelle j'ai malencontreusement plongé mon pied. Pauvre de lui... :(
Nous n'étions pas encore allé assez loin. Un trip nous traverse l'esprit. On va jusqu'à St-Martin le Vinoux ? Chiches !
Sac à dos et chaussure mouillée. Nous voilà reparties. Ca monte, ça monte, ça monte... le guili-guili qui se fait sentir serait-il celui des courbatures qui s'amorcent ? Nous tenons bon.
pix' : là où nous avons commencé à désespérer de jamais atteindre St-Martin le Vinoux

"Mais c'est pas possible ! On dirait que St-Martin le Vinoux s'éloigne d'autant qu'on s'en approche !" ;) Finalement, nous nous arrêterons du côté du mas Caché. Pic-Nique en bas d'une rude côte, de part et d'autre d'un panneau de stationnement interdit, à défaut d'un petit trou de verdure plus accueillant. Appel du ventre.
Repues. Nous rebroussons chemin. Plus rapide que l'aller nous semble-t-il !
pix' : les bulles arrivant à la Bastille

Retour du côté de la Bastille, et des bulles que nous n'avons même pas prises. Parce que nous ne sommes pas des flémardes ! ;)
Retour à la civilisation à pied. Un petit sorbet bien mérité dans le jardin de ville. Poire-passion. Lèche-vitrine. Flemingite aiguë.
Home sweet home. Il est tout de même pas loin de 18h...