Le TGV. La France. Les champs. Le silence. Enfin, ça, c'était sans compter sur le passager, deux rangs derrière, qui ronflait au point de ne plus savoir s'il s'agissait d'un ronflement ou du ciel qui nous tombait sur la tête. J'avais le cerveau emplit de ce vrombissement incessant, ne cessant que, j'imagine, quand sa compagne où son voisin mal tombé devait lui donner un coup de coude pour le faire taire. J'aurai choisi la massue, et sa tête en guise d'enclume. Bipbip et coyote. the Wolf. Tom & Jerry. Tex Avery et autres "ça cartoon" étaient fort bien inspirés. J'aurai aimé, à ce moment là, être dans un cartoon...
Saclay. 3 jours. Mal aux pieds. Fatiguées. Je regardais par la fenêtre du TGV qui me ramenait chez moi. Pas assez vite, malgré le défilement de champs incessant. Et les ronflements, incessant, toujours.
Un champ. Des vaches. Un champ. Une ferme. Des moutons. Un champs. Une masure. Une ferme. 2 chevaux. Un champ. Un autre. Encore un. Un jaune - un vert - un vert plus clair.
Quelques bosquets entre les champs. Mais toujours des champs. C'est joli quand même.
C'est là que je l'ai aperçue. Trônant au milieu d'un champ. L'éolienne. Non pas une de ces géantes blanches. Une petite éolienne. Une tour de bois et ses pales en métal. Floup floup floup. J'imaginais son bruit dans le vent. Une éolienne comme je m'en souviens de celle qu'on croisait sur le Caillou en allant vers Poé ou la roche percée. Une éolienne qui aurait mieux eu sa place, pour mon esprit, dans un décor d'herbes hautes et jaunies et pourquoi pas, roulant dessous, ces sortes de boules géantes de je-ne-sais-trop-quoi que l'on voit souvent dans les westerns. Un John Wayne où un Clint Eastwood, foulard au coup et colt à la ceinture. Sorte d'anachronisme. Floup floup floup.
